Cet album d'hommage collectif rendu à Léo Ferré est le fruit de la volonté des Nouvelles Éditions Méridian, venues solliciter La Souterraine pour amener le
répertoire de Léo vers de nouveaux publics, de nouvelles générations d’artistes. La Souterraine, structure polymorphe qui permet à divers jeunes talents de s’exprimer en toute liberté, en marge du commerce, a regroupé et fait enregistrer treize artistes peu médiatisés. Entre fidélité et irrévérence, les voilà qui emmènent Léo du côté de la pop contemporaine, loin des scies habituelles. Rafraichissant.
Après avoir bourlingué ces dernières années dans les langages multiples de Léo Ferré, de la gouaille des années 50 au lyrisme sublime des années 70, de ses coutumiers rassemblements à ses recoins secrets, le duo Cisaruk-Venitucci nous offre aujourd'hui un album de synthèse euphorisant. Entre les arrangements imaginatifs et sensibles de l'accordéoniste, toujours au service de la beauté mélodique, et l'interprétation charnelle et folâtre de la chanteuse-comédienne, tout ici est clarté, joie, triomphante féminité. Comme si Ferré avait à nouveau trente ans ! La grande classe assurément.
Dix ans après un chouette album consacré à Léo Ferré - en vente sur cette page même - le groupe francophile ne désarme pas et revient à l'œuvre du maestro, pour nous offrir un florilège 100% en italien cette fois, œuvre de maturité limpide et superbe, qui s'impose comme le plus beau disque pop jamais consacré à Ferré. Têtes de Bois a saisi l'esprit de la musique de Ferré : suspension, classicisme sans âge, lancinante mélancolie. Tout coule de source, l'émotion et les notes. Tout nous charme, nous caresse et nous console, qu'on comprenne ou non cette langue si belle. Ferré dans son universalité.
Le chanteur Jean-Louis Murat enregistre douze poèmes de son choix parmi les vingt-et-une maquettes d'un troisième album Baudelaire jamais finalisé par Léo Ferré. Au chemin tragique et multiple emprunté par Ferré, l'Auvergnat préfère substituer suavité et détachement. Les arrangements restituent fidèlement les mélodies et les harmonies de Léo, par-dessus quoi Murat nous offre un Baudelaire d'une lassitude entêtante. Un disque parfaitement complémentaire avec Les Fleurs du mal (suite et fin).
Michel Bouquet lit des textes en prose de Léo Ferré, parus conjointement dans un petit livre posthume. Avec une lenteur énigmatique et implacable, que rythme un sens très personnel de la respiration, le grand comédien trouve le ton juste et fait mouche. Une belle invitation à découvrir un Ferré secret, loin des sentiers battus.
Toutes les poésies de Verlaine et Rimbaud mises en musique par Léo Ferré sont ici regroupées. Cette anthologie exhaustive, où l'on trouvera les textes des inédits parus sur le double album Maudits soient-ils !, est précédée des textes que Léo a consacré à ces deux poètes : une préface écrite en 1961 pour la réédition des Poèmes saturniens et des Fêtes galantes au Livre de poche, un texte de présentation inséré en 1964 dans son fameux double album Verlaine et Rimbaud, et enfin un court texte paru en exergue d'Une saison en enfer (1991), son dernier album anthume. Cette édition indique les aménagements de détail apportés par Ferré à certains textes.
Le
pianiste jazz Giovanni Mirabassi, réputé pour son sens mélodique, s'associe ici avec le petit-fils de Serge Reggiani dans un hommage à Léo plein de surprises. Le jazz apporte sa verve rythmique à un univers musical où le rythme n'a jamais été une préoccupation première. Constamment imaginatif, Mirabassi nous grise l'oreille et révèle - si besoin était - la plasticité des musiques de Léo Ferré. Allez les jazzmen, soyez pas timides !
Toti Soler est un guitariste catalan qui a accompagné Léo Ferré sur plusieurs scènes espagnoles dans les années 80, ainsi qu'en studio. Mais c'est avant tout un musicien soliste qui a suivi son propre chemin musical. La Mémoire et la Mer propose ici un florilège de trois de ses albums, parus en Espagne entre 1994 et 2000, à quoi s'ajoutent en bonus quelques-unes des musiques enregistrées en duo avec Léo pour l'album L'Imaginaire. Chaleureux et virtuose. Olé !
C'est à partir de plus de 70 entretiens radio et télé, que cet épais recueil thématique a été élaboré par Quentin Dupont. Dans ces nombreuses conversations à bâtons rompus, Léo Ferré
dévoile des bouts de sa vie, les joies et déceptions du métier, sa conception de l'Amour et de l'Anarchie... Il parle de ses influences, de l'écriture, de la musique et de la mort, et c'est un peu le Siècle qui passe. Des anecdotes, des formules, des
histoires qui le touchent et qu'il aime relater font de ces fragments des instants savoureux et éclairants. Tout Ferré dans une bouteille, ou presque. Indispensable !
Un texte-témoignage du peintre expressionniste Charles Szymkowicz, compagnon de route de Léo Ferré, suivi d'une anthologie de ses noirs tourments picturaux, qui se barioleront au fil du temps. Idéal pour partir à la découverte de l'artiste derrière les illustrations de Léo Ferré chante Baudelaire, de L'Espoir et de Je parle à n'importe qui.
Malgré une abondante discographie, Léo Ferré a composé et écrit plus encore qu’il n’a enregistré, surtout au début de sa carrière. De nombreuses chansons inédites attendaient que de nouveaux passeurs fassent vivre les partitions dormantes. C'est chose faite depuis que Mathieu Ferré a confié ce travail à Gilles Droulez d'une part et au duo Les Faux Bijoux d'autre part. Recommandé pour tous les fans « complétistes ».
À la croisée des langues et des styles, entre chanson, rock et jazz en apesanteur, le sextette italien, quasi inconnu de ce côté-ci des Alpes, emmène le poète faire un tour dans son univers musical, riche et varié. Entre ses mains, la matière ferréenne devient étonnement malléable. Un album personnel, inspiré et touchant, prolongé dix ans plus tard par la parution d'un disque magnifiquement serein. Qui a dit que Léo n'avait pas été entendu dans son pays d'adoption ?
Libertaire convaincu, Joan-Pau Verdier aura été dans les années 1970 une figure-phare de la renaissance et de la diffusion de la chanson occitane, en étant le premier chanteur occitaniste à signer chez une major. Pas vraiment folkloriste, ce musicien éclectique manifeste en 1974 sa grande admiration envers Léo Ferré, avec une chanson de son cru (Maledetto, Léo), puis en adaptant Ni Dieu ni maître en occitan. Léo dira de lui qu'il « écrit des choses vertébrées ». En 1992, Léo lui donne carte blanche pour un album de reprises qu'il n'entendra pas. Enregistré en 1996, l'album ne trouvera pas de diffuseur. Jusqu'à sa transmutation en ce Léo, domani décontracté et pointu.
Françoise Travelet rencontre Léo Ferré en 1969. Mis en confiance par le franc-parler et l'intelligence critique de la jeune femme, Léo accepte de se livrer à des séries d'entretiens, qui s'espaceront finalement jusqu'en 1975. Ce livre sort un an plus tard. Il se présente sous la forme d'un reportage intérieur à la chronologie mêlée, passant d'un lieu à un autre, Travelet ayant séquencé la parole de Léo en fonction de thèmes et selon un plan établi par elle. Léo Ferré se livre là de façon intime, à propos de choses aussi variées que sa tentation solipsiste, notre vie antérieure, la différence entre le poète et le versificateur, la structure mathématique de l'Univers, la « musique de conserve », l'infini de la mer et la subjectivité du temps, l'immatriculation sociale, sa répulsion de la scène, les différences entre Aragon et Breton, etc. Un livre pionnier, indispensable pour qui veut comprendre Ferré dans toute sa complexité.
En 1975, paraissent en simultané Ferré muet... et cet album-ci, juste avant le grand spectacle symphonique de Léo au Palais des Congrès de Paris. Bien décidé à ne pas se soumettre aux diktats « juridico-pantoufles » de la firme Barclay & Co, qui le réduisent temporairement au silence, le poète propose à sa copine Pia Colombo de chanter ses chansons nouvelles. La palpitante Pia jette toutes ses forces dans la bataille, avec une intensité dramatique sur le fil du rasoir. Versions « collector » de La Jalousie et Muss es sein ? Es muss sein ! à l'intérieur...
Jean Cardon, le fidèle accordéoniste de Léo Ferré entre 1954 et 1963, publie à la fin des années 50 un album instrumental qui récapitule les plus belles mélodies composées par son ami durant toute la première partie de sa carrière. Autant dire la crème de la crème ! Monsieur « giorgina », malgré d'évidentes qualités d'instrumentiste, est bien oublié aujourd'hui. Cet unique album peut être considéré comme son legs et l'apothéose personnelle de son compagnonnage avec Léo. Limpide et intemporel.
Ann Gaytan écoute Léo Ferré depuis l'âge de 12 ans. En 1981, la chanteuse belge lui consacre un spectacle intitulé Monsieur Léo et lui rend un vibrant hommage avec sa chanson Thank you Ferré. Touché, Léo lui confie deux chansons d'amour alors inédites : Le Manque et Tout ce que tu veux. Ann les enregistre au piano en 1984, avant de les interpréter l'année suivante, accompagnée par l'orchestre de la RTBF sous la direction de Léo, au Cirque Royal de Bruxelles. Ann Gaytan c'est une voix, insoumise et puissante. Découvrez-la avec ce disque qui vient prolonger l'hommage et le compagnonnage de jadis.
1. « La femme vient de la mer »
2. « Elle était à peu près nue »
3. « Elle prenait des pauses »
4. « J'étais toujours devant la fille »
5. « La jupe au ras du pelage »
6. « J'étais dans l'écrin de carne »
Au commencement Alma Matrix était un projet graphique et textuel destiné à devenir un livre d'art. Cela ne fut pas. Richard Martin, comédien, dramaturge et complice de longue date de Léo Ferré, s'en empare et insuffle toute sa conviction d'homme de théâtre à ce texte érotique où s'exhibent crûment les obsessions de l'auteur. Pour auditeurs avertis only. Le disque ne propose pas le texte, qui peut être lu dans le petit livre éponyme ou dans l'anthologie Les Chants de la fureur.
Textes : Léo Ferré
Musique : Phil Spectrum, Léo Ferré
Récitant : Richard Martin
Phil Spectrum : claviers
Pascal Ferrari : guitare, mandoline
Étienne Gesel : contrebasse
Crédits visuels : Gustave Courbet, Serge Arnoux
Publié le 14 avril 2000 par La Mémoire et la Mer.