« Mes plus beaux souvenirs sont d'une autre planète
Où les bouchers vendaient de l'homme à la criée »
Textes & musiques : Léo Ferré
Sauf texte : Jean-Roger Caussimon (Ne chantez pas la mort)
Danielle Licari, voix solo
Orchestrations & direction musicale : Léo Ferré
Prise de son : Claude Achallé & Charles Rochko
Supervisation : Richard Marsan
Crédits visuels : Patrick Ullmann (recto), Geneviève Vanhaecke (verso)
Texte de présentation (édition originale) : Maurice Frot (« Macoute »)
Enregistré les 30 et 31 octobre, le 4 novembre et les 7 et 8 décembre 1972 aux Studios Barclay, Paris (France).
Publié en janvier 1973 par Barclay.
1.
Préface
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4.
Richard
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5.
L'Oppression
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Cet album n'est disponible à l'achat que dans le coffret La Solitude : intégrale 1968-1974. Vous pouvez vous procurer ci-dessus les partitions des chansons.
Dies iræ. Une aube sans joie se lève sur la Cité ; insolemment le Pouvoir triomphe. D'entre les ombres, sur les gravats du temps se dresse le poète vivificateur ; une dernière fois le Verbe crépite aux viscères des vainqueurs et des vaincus. Il nous dit : au commencement il y avait l'oppression. À la fin il y a encore l'oppression, perpétuelle injure. Entre les deux, un brasier de ténèbres et de rage ; notre douleur par notre science augmentée ; la conscience allant s'engloutissant dans l'immuable nuit des profondeurs extra-humaines. Understand?
Par la démesure épique de son ire, où chacun est magnétiquement appelé à raviver les brandons de ses propres révoltes, Léo Ferré s'arrache à son époque et se hisse au niveau du mythe, dans la réunion éruptive des commencements et des fins. Le style de l'invective trouve ici son optimum apocalyptique, la quête d'infini son terme musical.
Un album de thaumaturge, abrupt et insondable, majestueux, sans âge, ô combien tristement actuel ; plaie toujours vive à nos âmes éprises de justice, bouche volcanique à jamais béant sur nos renoncements. Bref, chef-d'œuvre ?
Alaric Perrolier – 2019