La Vie d'artiste

CD 1 :
1. La Vie d’artiste
2. À Saint-Germain-des-Prés
3. Green
4. Colloque sentimental
5. L’Adieu
6. Mon camarade
7. Chanson de la plus haute tour
8. La Vie antérieure
9. L’Invitation au voyage
10. À une passante
11. La Mort des amants
12. Tu n’en reviendras pas
13. Mon rêve familier
14. Ô triste, triste était mon âme
15. Gazel au fond de la nuit (INÉDIT)
16. Ils sont venus avec des fleurs (INÉDIT)
17. L’Encore (INÉDIT)
18. La Lune

CD 2 :
1. Le Bateau espagnol
2. L’Amour n’a pas d’âge
3. Les Copains d’ la neuille
4. Tu n’étais que la nuit
5. La Marge
6. Le Plus Beau Concerto (INÉDIT)
7. Monsieur le poète untel (INÉDIT)
8. Graine d’ananar
9. Les Anarchistes
10. Vingt ans
11. La Jalousie
12. L’Or et la Paille
13. On s’aimera
14. C’est extra
15. L’Étang chimérique
16. La Mauvaise Graine
17. Avec le temps
18. La Mémoire et la Mer

Il est des artistes qui vont « par les chemins perfides, douloureusement incertain[s] », seuls ou presque, « avec l’amour au poing » et « l’air entêté », à l'écart du music-business... Jean-Baptiste Foulquier est de ceux-là, qui depuis trente ans chante ses chansons incessamment.

En 2019, l'artiste délaisse le pop-rock et son groupe Kpricorne pour s'intéresser aux poètes du XIXème siècle dans son album Légendes. L'occasion de rendre aussi hommage à Léo Ferré. Ce qui se voulait récréation en solitaire s'avère trombe ascendante. Le piano sera son seul esquif pour la suite, où le geste s'affirme et s'approfondit. D'abord en explorant quinze lancinants Baudelaire, non mis en musique par Ferré, et dix-sept autres poètes français, de Villon à Vian, dans un double-album intitulé Les Fleurs du mal etc. (2023). La propagation de la poésie dans notre fouillis contemporain voit son flambeau ravivé.

Simultanément, Foulquier se plonge dans Léo Ferré. Il en revient avec ce substantiel double-album de trente-six chansons, connues et méconnues. Par le truchement de la douceur, il renouvelle l'idée que l'on se fait de certains standards mais aussi de certains titres moins balisés et nous donne à entendre des raretés, jamais enregistrées par leur créateur (L'Or et la Paille, Le Plus Beau Concerto, Monsieur le poète Untel...), inachevées comme les trois mélodies tirées du Fou d'Elsa d'Aragon (harmonisées ici avec beaucoup d'à-propos, elles prennent vie véritablement), ou tout simplement ignorées par les interprètes jusqu'ici.

Un chant plaintif s'épanche et s'insinue, qui déplace indéniablement l'écoute. Comme si Léo Ferré allait faire un tour du côté de chez William Sheller. Tel est le charme qui nous est ici lancé... Ferré l'élégiaque, à redécouvrir !

Alaric Perrolier – 2024