Je parle à n'importe qui

« La socialisation de la sécurité...
C'est comme dix, vingt, trente pulls qu'on t'enfilerait pour ton bien
quand il ferait jusqu'à des cinquante à l'ombre...
Sois heureux et tais-toi
Porca miseria ! »

Texte, musique & piano : Léo Ferré
Sauf musique : Tomás Luis de Victoria (Motet n°12 O vos omnes, qui transitis per viam)

Prise de son : Léo Ferré
Restauration & mastering : Anaëlle Marsollier (Studio La Buissonne)
Conception, montage & réalisation : Alain Raemackers & Mathieu Ferré
Texte de présentation : Alain Raemackers
Crédits visuels : Patrick Ullmann, Hubert Grooteclaes & Vital Maladrech (édition originale), André Villers & Alaric Perrolier (édition numérique)


Enregistré au premier semestre 1977 et le 1er janvier 1978 (piste 15) à San Donatino, Castellina in Chianti (Italie).
Publié pour la première fois sur disque le 20 avril 2018 par La Mémoire et la Mer.

1. Dans le désastre de la fourmilière
2. Dans une maison douce
3. Je te volupte
4. En ces temps-là
5. L'Espoir
6. J'habite à Ostende
7. File-moi une taffe
8. Les Oiseaux rapaces
9. Boulevard des Italiens
10. Cette fille
11. Sur la mer
12. Chanter L'Enfer
13. Mon amour inchangé
14. Demain ? Nothing !
15. Écoute !

Désireuses de susciter une meilleure compréhension de la polymorphe création ferréenne, les éditions La Mémoire et la Mer remettent le couvert après dix ans de silence discographique et proposent aujourd'hui aux passionnés de Léo de découvrir une œuvre hors normes et fascinante, dont seul le texte avait été publié à ce jour (en 2000).

Léo Ferré achève d'en imprimer un tapuscrit en 1975, année pendant laquelle l'artiste est réduit au mutisme par une clause scélérate de son dernier contrat avec Barclay. Il se prend alors à rêver de plusieurs albums-concepts ambitieux, dont Je parle à n'importe qui. Au premier semestre 1977, le voilà qui enregistre en solitaire la présente maquette, chez lui, avec les moyens du bord. Nous avons pris l'initiative de proposer une indexation pour le confort d'écoute de chacun mais malgré le soin apporté à la restauration de ce document de travail, il peut subsister certaines imperfections sonores. Elles ne sauraient être effacées sans altérer le naturel de l'interprétation, aussi nous comptons sur votre compréhension.

Comme souvent chez le Ferré en vers libres, il n'est pas aisé de cerner en deux coups de cuiller à pot la signification de ce qui s'apparente à une longue déambulation mentale. Léo adopte ici une énonciation proche du « flux de conscience », passant d'une idée à l'autre avec une logique qui peut dérouter. C'est un peu comme si le miroitement immuable de sa pensée était la condition de cette sagesse oraculaire qui nous invite à perdre pied, comme pour mieux nous libérer du « conforme et de l'inconforme ». Nous sommes bien loin de la chanson conventionnelle et plus encore des « variétés », à quoi Léo Ferré aura été négligemment assimilé. Et pourtant... Et pourtant on sent bien que de l'autre côté du miroir le poète s'adresse à nous, à chaque instant. Prodigieusement présent, irrémédiablement autre.

Avec ses musiques entêtantes où s'arrête « le temps compté des hommes », avec son hypnotique ressac de mots fortuits et d'images égrainées, remâchées, avec cette voix fraternelle qui nous happe au creux de l'oreille et du cœur, Je parle à n'importe qui est un grand moment de poésie orale ; l'âtre surréel où chacun est libre désormais de venir tisonner ses peines et ses rêves.
Pour les siècles des siècles.

Alaric Perrolier 2018

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