« Voici le mirage de l'art
Voici des songes en rasade »
ATTENTION : l'édition physique de cet album est un ancien tirage qui regroupe la présente liste de chansons avec celles enregistrées par Léo Ferré pour Le Chant du monde la même année. La pochette diffère du visuel ci-dessus. Pour y accéder, cliquez sur l'image.
Textes & musiques : Léo Ferré
Sauf textes : Jean-Roger Caussimon (Monsieur William), René Baer (La Chambre), Guillaume Apollinaire (Le Pont Mirabeau)
Arrangements & direction musicale : Jean Faustin
Prise de son : ?
Production exécutive : Édouard Dory
Crédits visuels : Max Brunel (graphisme), Serge Jacques (photo)
Enregistré les 10 et 29 avril 1953 au studio Pathé-Magellan (présumé), Paris (France).
Publié en juin (?) 1953 par Odéon.
2.
La Chambre
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3.
Vitrines
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5.
Judas
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6.
Notre amour
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7.
Et des clous
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10.
Martha la mule
bonus
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11.
Les Grandes Vacances
bonus
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12.
Byzance (instrumental)
bonus
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Cet album est également disponible sur support physique dans le coffret La Vie moderne : intégrale 1944 - 1959.
La publication d'un premier album n'est jamais anodine pour un artiste. À une époque où les supports disque 25 cm ne sont, dans une écrasante majorité, que le moyen de compiler sans grande cohérence discursive des chansons publiées séparément, Léo Ferré compose avec soin son premier « recueil » de chansons. Un florilège de ce qu'avec le recul on peut lire comme ses différents visages en devenir. Manière de dire : « me voilà ! ».
C'est ainsi un Ferré tour à tour noir et grinçant, onirique et bohème, surréel et prévertien, vengeur, énamouré, mais aussi caustique et épicurien, qui se donne à découvrir dans ce disque kaléidoscopique. Un Ferré par qui le « populaire » se sublime avec virtuosité. Un Ferré qui s'inscrit — afin que nul n'en ignore — dans un héritage littéraire « noble » en rendant hommage à son modèle en poésie Guillaume Apollinaire, qu'il met ici en musique sans songer alors qu'il serait le premier d'une longue série courant jusqu'au soir de sa vie.
Et s'il nous vient d'un temps qui pourra paraître antédiluvien à certains, et si Léo n'y a assurément pas encore trouvé le « son » qui lui sied, cet album n'en garde pas moins sa saveur et sa valeur de manifeste joyeux : l'art et la vie, intimement mêlés, qu'on se le dise !
Alaric Perrolier – 2016