Sur la scène...

« Soyez damnés ! C'est tout ce qu'il nous reste. »

Textes & musiques : Léo Ferré
Sauf textes : Guillaume Apollinaire (Marie), Jean-Roger Caussimon (Comme à Ostende, Ne chantez pas la mort)

Paul Castanier, piano

Prise de son : Jean-Pierre Molliet & Jean-Pierre Tzaud
Régie musicale & montage : Claude Blanc
Production : Radio Suisse Romande
Conception & réalisation CD : Mathieu Ferré & Alain Raemackers
Crédits visuels : Patrick Ullmann (photo), Vital Maladrech (graphisme)

Enregistré en public le 3 février 1973 à Montreux (pistes 1, 19, 20, 22, 25, 27) et le 16 mai 1973 au Théâtre Municipal de Lausanne (Suisse).
Publié pour la première fois sur disque le 26 octobre 2001 par La Mémoire et la Mer.

D'octobre 1972 à mai 1973, Léo Ferré tourne avec un spectacle d'une trentaine de chansons, dont la moitié sont nouvelles. Nous en connaissions une version tronquée à l'Olympia de Paris. La présente captation, réalisée jadis par la Radio Suisse Romande puis abandonnée dans un coin, publiée pour la première fois sur disque par les éditions La Mémoire et la Mer au début des années 2000, nous permet de découvrir comment le répertoire a évolué quelques mois plus tard, sur les scènes de Lausanne et Montreux.

Le poète, alors au sommet de sa notoriété, vient de traverser deux années tumultueuses avec son jeune public ; des incidents durant les spectacles se sont multipliés, du fait à chaque fois d'une poignée d'excités, que l'idéologie, les raccourcis douteux et peut-être la tentation de tuer le Père aveuglent. Ferré endure plus ou moins stoïquement ces emmerdeurs ineptes, le fanatisme en cohérence de l'époque, les injures, les agressions (parfois physiques), les comptes moraux, la mauvaise foi ; toute une violence qu'il est le seul chanteur français alors à subir et que Claude Nougaro lui avait prédit, en l'accusant d'en être la source même...

Ferré ne pliera pas et tout finira par se tasser. Mais ce contexte peut expliquer le laconisme de son jeu de scène, son empressement dans l'interprétation et peut-être une certaine tension qui habite ces prestations. Stridences vocales et piano grondeur, austérité et déluge à la fois, l'âpreté qui se dégage des concerts de l'artiste culmine sans doute à cette époque. La prise de son ici n'en facilite pas forcément l'accès mais pendant quinze ans, de 2001 à 2016, cette publication aura été le seul et unique moyen de faire l'expérience in extenso du Ferré septante à la scène et de prendre ainsi connaissance de l'architecture discursive voulue par l'artiste pour son tour de chant.

Le concert à l'Olympia ayant fini par être réédité en intégralité avec une meilleure prise de son, le présent album devient redondant, sinon caduc. On en retiendra une version plus narrative et plus relâchée d'Il n'y a plus rien, les ajouts de la très belle Marie de Guillaume Apollinaire, seule version piano à notre disposition sur scène, et d'Ils ont voté, dans une version actualisée. En outre, Paul Castanier mettra fin peu de temps après à sa collaboration avec Léo Ferré, qui ne le remplacera jamais et fera le choix, regrettable pour beaucoup, de chanter désormais sur les bandes-orchestre de ses enregistrements studio. Sur la scène... témoigne donc aussi de la fin d'une époque.

Alaric Perrolier – 2022

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