« ... Écoutez le tumulte
Qui monte des bas-fonds comme un dernier convoi »
Textes & musiques : Léo Ferré
Arrangements & direction musicale : Jean-Michel Defaye
Prise de son : Gerhard Lehner
Coordination musicale : Pierre Chaillé
Supervisation : Richard Marsan
Crédits visuels : Hubert Grooteclaes
Enregistré les 11 et 13 décembre 1968 et le 7 janvier 1969 aux Studios Barclay, Paris (France).
Publié en janvier (?) 1969 par Barclay.
1.
La Nuit
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3.
Pépée
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4.
L'Été 68
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5.
L'Idole
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6.
Le Testament
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7.
C'est extra
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9.
À toi
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10.
Comme une fille
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Cet album n'est disponible à l'achat que dans le coffret La Solitude : intégrale 1968-1974. Vous pouvez vous procurer ci-dessus les partitions des chansons.
Ce premier album de Léo à paraître après « les évènements » de Mai 68, ne saurait moins en épouser les soubresauts libertaires. Aux enragés rimbaldiens assoiffés de transgression, Léo Ferré offre... du pur classicisme à tous les niveaux. Léo chante encore sur la berge de l'ancien monde, de son monde. Et pourtant, la jeunesse — sans doute enthousiasmée par sa récente découverte des concerts charismatiques de l'artiste — s'y sera massivement reconnue, au point de sceller cette « alliance » par une dénomination (« l'été 68 », alors que l'album paraît sans titre à l'origine) faisant office de marqueur socio-historique limpide, pour un objet culturel plus centré en réalité sur le passé et l'intimité affective de son auteur que sur le tumulte du temps présent, perçu à travers une longue vue romantique.
Sans le rajeunissement de son public, Léo n'aurait pas forcément eu l'idée de se replonger dans son recueil Poète... vos papiers !, d'où sont tirés Madame la misère, À toi et Le Testament. Y pressentait-il de quoi sustanter les âmes exaltées de cette jeunesse désireuse d'utopie ? Deux des trois poèmes retenus sont pourtant implicitement destinés à sa deuxième épouse, Madeleine, qu'il vient de quitter en mars 1968.
L'enjeu de cet album est bien là pour Léo : tourner la page, dire sereinement adieu à son ancienne vie avant de rejoindre la Cité, dont la rumeur se devine seulement. En ce sens, L'Été 68 vient clore en beauté les années 60, avec un haut niveau d'inspiration, nous offrant plusieurs classiques intemporels de Léo Ferré.
Alaric Perrolier – 2019