Colette Brogniart, écrivain et conférencière, est l'auteur en 1972
de la première maîtrise de Lettres modernes consacrée à l'œuvre poétique
de Léo Ferré en France. À l'époque, rien de sérieux n'était paru
encore, hormis la préface de Charles Estienne au
Poètes d'aujourd'hui de 1962, et alors même que le
livre indispensable
de Françoise Travelet ne serait publié que quatre ans plus tard. Forte de ce
travail pionnier – remanié, complété et publié en bonne et due forme en 2010 sous
le titre
Vienne le temps –, Colette approche Léo, qui l'invite alors à assister aux sessions d'enregistrement de son album
L'Espoir, en janvier 1974, puis à ses concerts hors-normes à l'Opéra-Comique.
C'est
là qu'un soir, à la demande de Léo, elle raccompagnera chez lui un
Richard Marsan trop éméché pour prendre le volant. Ainsi se liera-t-elle
avec le directeur artistique de Léo Ferré chez Barclay, pour une
dizaine d'années. Elle fréquentera dès lors régulièrement le poète,
venant lui rendre visite chez lui en Italie ou lors de concerts et de
tournées estivales – car on le sait peu mais l'amitié de Léo et
Richard survivra au départ de Léo de chez Barclay. Puis Colette
ressentira le besoin de changer d'air et de poursuivre librement son chemin d'écrivain (voir son
blog littéraire).
Restée fidèle cependant à cette œuvre
que nous aimons tous, toujours passionnée par sa révolte, sa sensualité
et l'humour qui s'en dégage, Colette a été invitée
par la station de radio régionale Antenne d'Oc et le Festival de
Gourdon à s'exprimer lors d'un cycle d'émissions sur l'œuvre de Léo Ferré, dont elle offre diverses
clés de lectures thématiques.
Nous
avons pensé qu'il serait intéressant de partager ces émissions avec
vous, en attendant de revenir vous parler des sorties prévues à
l'automne (car oui, l'année n'est pas finie et les 25 ans de la
disparition de Léo vont continuer d'être célébrés !)...
AVERTISSEMENT : Colette est fâchée avec les dates. Les
années indiquées pour les chansons et les textes sont souvent fautives.
Nous tenions à le signaler.
Dans
le premier épisode, Colette Brogniart revient brièvement sur ses liens avec Léo
Ferré et sur la biographie de ce dernier, montrant comment l'expression
de son « je », à travers des chansons liées précisément à sa vie,
débouche sur l'universel et
nous rassemble fraternellement. Vous y entendrez cinq chansons et un extrait de
Benoît Misère, le récit d'enfance que Léo publie en 1970.
Ensuite, Colette
fait le focus sur la période
de la vie de Léo où celui-ci part s'installer à la campagne, dans le Lot. Il y vit au milieu des
bois, entouré de nombreux animaux, de 1963 à 1968. Période
ambivalente, créativement féconde mais affectivement douloureuse.
Entre saisons et bestiaire imaginaire, Colette s'attache à voir comment ce nouvel environnement inspire son œuvre.
Dérision et autodérision,
distanciation… Dans le troisième épisode, il est question des
différentes formes de l'humour qui circulent dans l'œuvre de Léo
Ferré, jusqu'au cœur de certaines chansons tragiques, dans le plus
surprenant mélange des registres... Vous y entendrez neuf chansons
et le texte Pourquoi je fais un récital.
3 – Léo Ferré : humour,
ironie, dérision…
Dans ce nouvel
épisode est évoquée la prégnance de la musique chez Léo Ferré.
Les ombres des musiciens planent fraternellement sur son œuvre,
entre jazz, pop music et grande musique...
Léo, grand amoureux de la poésie,
mettra une douzaine de grands poètes en musique et de multiples
autres auteurs. Cette première partie va de Rutebeuf (XIIIe siècle)
au « frérot » Apollinaire (début du XXe siècle) :
La deuxième partie se concentre sur
les poètes et auteurs du deuxième XXe siècle (après 1945) mis en musique par Léo Ferré.
Il n'y a pas qu'Aragon et Caussimon, vous serez surpris !
Rencontres, hasard, amitiés ont donné naissance à un grande
diversité de style, Léo s'efforçant pour chacun de trouver la
musique « derrière les mots »...
6 – Léo Ferré : les poètes - 2ème partie
« À l'amour, citoyens ! » Épisode plus long qu'à l'accoutumée car il fallait bien ça, consacré cette fois aux chansons de lutte du poète, à la poésie et à l'amour comme forces révolutionnaires. Vers le « style de l'invective » et l'érotisme flamboyant, avec un peu d'histoire en prime...
7 – Léo Ferré : chansons de lutte... et d'amour
Pour conclure, il sera question du processus créatif chez Léo Ferré, ses réflexions sur le langage et le style, sa manière de travailler ses textes, ses choix de versification, afin que nul n'en ignore.
Bonne écoute !
Alaric
Équipe LMELM