« Et qu'on ne me fasse point taire
Et que je chante pour ton bien
Dans ce monde où les muselières
Ne sont pas faites pour les chiens...
Thank you Satan ! »
Textes & musiques : Léo Ferré
Sauf textes :
Musiciens :
Arrangements & direction musicale : Jean-Michel Defaye
Prise de son : Gerhard Lehner ?
Supervisation : Jean Fernandez
Crédits visuels : Herman Leonard
Enregistré au Théâtre de l'Alhambra (Paris) en novembre 1961.
Album original (12 titres) publié en novembre 1961, titres supplémentaires (CD 1, pistes 10, 11, 13, 15) publiés séparément en 1963, album en édition augmentée (16 titres) publié en 1989 par Barclay. 13 titres supplémentaires (CD 2) publiés le 18 septembre 2020 par Barclay-Universal.
1.
Ta parole
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2.
Nous deux
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3.
Les Femmes
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5.
La Gueuse
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11.
Le Vent
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12.
Vingt ans
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13.
Regardez-les
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14.
Thank you Satan
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15.
Nous les filles
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16.
Y en a marre
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1.
Vitrines
bonus
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2.
Comme à Ostende
bonus
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3.
L'Amour (1961)
bonus
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4.
Les Poètes
bonus
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5.
Blues
bonus
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6.
Jolie môme
bonus
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7.
La Chambre
bonus
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8.
Les Chéris
bonus
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9.
Brumes et pluies
bonus
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10.
Le Parvenu
bonus
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11.
Je t'aime tant
bonus
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12.
Les Cloches de Notre-Dame
bonus
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13.
La Vie moderne
bonus
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NOTE : il n'existe pas actuellement d'édition 2 CD de ce concert. Nous présentons ce corpus ainsi sur notre site à des fins de clarification et d'exactitude historique. L'intégralité du contenu du deuxième CD, publiée pour la première fois en 2020, figure dans le coffret L'Âge d'or : intégrale 1960-1967.
L'année 1961 voit décoller pour de bon la notoriété de Léo Ferré. Enfin largement connu et admiré du grand-public, Léo se sent légitime à être qui il est. Les gens se déplacent pour lui et pour lui seul. Une grande frustration se dissipe.
Voilà donc le « poëte de la chanson » sur l'immense scène de l'Alhambra, majestueux music-hall populaire, le plus grand de la capitale. Suite au succès rencontré lors de son précédent passage en ces lieux plus tôt dans l'année, Jeanne Breteau et Léo Ferré se sont mis d'accord pour battre le fer tant qu'il était chaud, en formule récital cette fois, ce qui apporte un frisson de nouveauté et d'autorité – contrairement aux programmes de music-hall, il n'y a qu'un seul artiste durant tout le spectacle et à ce moment-là, seules quelques stars comme Maurice Chevalier, Trenet ou Montand le pratiquent... Ferré revient avec une formation étoffée, dont il a confié les rênes à Jean-Michel Defaye, et un répertoire pour moitié renouvelé.
Après les accessits de l'Olympia 55 et de Bobino 58, Léo persiste et signe. Peut-être était-ce par trop sortir des usages mais il est regrettable qu'Eddie Barclay n'ait pas jugé opportun de mettre les petits plats dans les grands en osant le double-album. Sur une trentaine de chansons interprétées, on en retient douze, dont neuf sont encore méconnues du public. Quatre d'entre elles ne se retrouvent alors sur aucune autre publication : La Gueuse, pilonnée au printemps 61 avant de ressusciter en 2003, Chanson pour elle et Y en a marre dont les versions studio ne referont surface qu'en 2013, Cannes-la-Braguette enfin, sympathique pochade que Ferré n'enregistrera jamais en studio.
Il est évident que ce choix artificieux de la nouveauté, commercialement motivé, ne rend pas compte de la nature du tour de chant composé par Léo Ferré, dont on peut se demander s'il intervient ici dans le choix des morceaux... Quatre titres supplémentaires (Chanson mécanisée, Le Vent, Regardez-les, Nous les filles) seront publiés séparément en 1963, comme un confus repentir, puis replacés dans le déroulement supposé du concert en 1989, à l'occasion de la parution sur support CD des disques de Léo, élevant ainsi le programme du présent disque à seize titres. Les bandes originales de la captation semblent hélas aujourd'hui perdues.
En 2020, un substantiel complément de treize titres tiré des archives personnelles de Léo Ferré est publié séparément dans le coffret L'Âge d'or, permettant enfin d'approcher, même si c'est dans le désordre, la quasi-intégralité du répertoire défendu par l'artiste à cette occasion.
Alaric Perrolier – 2022