L'Espoir

« Mais tu m'as réveillé
Et tu nous as tirés de notre mort quotidienne »

Textes & musiques : Léo Ferré
Sauf texte : Guillaume Apollinaire (Marie)

Janine de Waleyne, voix solo
Ivry Gitlis, violon solo (piste 6)

Orchestrations & direction musicale : Léo Ferré
Prise de son : Gerhard Lehner (pistes 1, 2, 5-7), Claude Achallé (piste 3), technicien non identifié (pistes 4 & 8)
Coordination musicale : Roger Berthier
Production exécutive : Richard Marsan
Crédits visuels : Danièle Diaz (recto-verso pochette), Charles Szymkowicz (rabats intérieurs)

Enregistré le 4 novembre 1972 (piste 3),  le 1er juin 1973 (pistes 4 & 8), les 7 et 8 janvier 1974 aux Studios Barclay, Paris (France).
Publié en janvier (?) 1974 par Barclay.

Cet album n'est disponible à l'achat que dans le coffret La Solitude : intégrale 1968-1974. Vous pouvez vous procurer ci-dessus les partitions des chansons.

Après la désespérance voici que revient l'espoir. Dans l'innocence interrogative d'un regard d'enfant... Dans un ventre de femme qui se gonfle pour la deuxième fois... Dans la joie retrouvée... À son tour Léo Ferré est devenu père. Il n'a plus à s'en cacher. « Et tu fleuriras aussi de moi, je te le promets. La patience, c’est notre grande vertu, c’est notre drame aussi. Un jour nous ne serons plus patients. Alors tout s’éclairera... »

Ainsi va la vie et la spirale d'émois du poète, les yeux plantés dans l'absurdité de vivre, douleur et vanité ; les pieds, les mains et le sexe dans la joie d'être, de ressentir et de transmettre, le cœur du côté des « violettes de reverdie », de la vie passionnée, des plaisirs essentiels, ici et maintenant, malgré les bourrasques, la peine, les griffures. Léo Ferré ne s'est jamais dérobé au « métier de vivre », n'en déplaise aux esprits timorés que la mélancolie dépasse et terrifie. Pour cela et pour nous sa puissance de refus sera toujours féconde.

Cette marée au galop, propagation flamboyante de vitalité, en est le nouvel emblème. Renouant avec la montée de sève érotique et amoureuse d'Amour Anarchie, soldant les derniers souvenirs malheureux « qui se tirent et s'en vont », confirmant par son envers lumineux l'envergure du tournant symphonique pris avec Il n'y a plus rien, ouvrant son utopie du perpetuum mobile aux mouvements ascensionnels, incorporant avec bonheur des sonorités et des influences exogènes à l'orchestre classique, rythmiquement propulsif comme jamais plus Ferré ne parviendra à l'être (à l'exception de certains passages de L'Opéra du pauvre), L'Espoir est une éclatante réussite versicolore, qui laissait présager une stimulante approche syncrétique entre la musique populaire et le grand orchestre.

Hélas, la renégociation calamiteuse de son contrat par Eddie Barclay aboutira à une séparation de plus, qui viendra rebattre les cartes, Léo Ferré quittant définitivement le monde des studios d'enregistrement parisiens par quoi un contact et peut-être un métissage avec l'air du temps sonore était encore possible. Ferré fera le choix anachorétique de ne plus écouter personne, de s'exiler dans le raidissement post-romantique, louant à son plaisir un orchestre italien comme l'enfant-dieu joue dans sa chambre, axe du monde. Il y gagnera, il y perdra. Chacun en jugera.

Alaric Perrolier – 2022

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